• LA LUMIÈRE SOURCE DE VIE

    LA LUMIÈRE SOURCE DE VIE

    – Ne crains pas d’aller vers la lumière, mon enfant. Aucun cœur ne peut se satisfaire de l’ombre, de même que l’âme a besoin de la clarté pour communiquer avec le monde qui l’entoure. Tu l’ignores, car le miroir n’est pas ton ami, mais ton corps réclame depuis longtemps la douceur céleste afin que les gens qui te croisent se rendent compte que tu n’es plus un sujet isolé, puisque ton regard soudain s’éclaire. Les yeux, le sais-tu, sont à la fois la fenêtre de notre moi profond, et celle de notre esprit. Ils sont aussi le livre merveilleux de ta vie, cet ouvrage qui n’est autre que ton double, et sur les lignes duquel il ne manque aucune virgule. Même anciennes, les souffrances y ont laissé leurs empreintes, mais heureusement, également les joies. Elles brillent comme les étoiles trop éloignées de nous pour que nous les discernions parfaitement, cependant, nous devinons qu’elles existent, puisqu’elles scintillent dans les ténèbres.

    Observe autour de toi, va sous la forêt et tu y découvriras la vérité. Certes, beaucoup de végétaux se contentent de l’ombre que leur font les plus grands, mais dans cette intimité, si tu passes la main sur leur feuillage, tu comprendras, à leurs frissons, qu’ils se désolent de n’être que le tapis des sous-bois. Il en est de même pour nous. Notre vie est pareille aux saisons. Nous les traversons en profitant des bienfaits de chacune d’elles. Un fruit sans les caresses du soleil n’arrive jamais à maturité. Il demeure chétif, sans éclat ni saveur, et les oiseaux l’ignorent. Dans les champs, sans les rayons chauds, les blés ne blondissent pas et donnent au froment un goût amer.

    La vie est si courte que tu ne peux lui refuser ta présence. As-tu déjà foulé l’herbe des prairies sans t’être penchée sur la beauté des fleurs ? Pour illuminer le tapis de verdure, elles sont nombreuses, de couleurs variées et aux multiples fragrances. Il en est de même dans la société des hommes. Nous sommes faits pour aller les uns vers les autres, et non à nous détourner pour les éviter, afin de ne jamais serrer leurs mains. Nous avons en commun les désirs qui brûlent au fond de nous, mais aussi ceux d’apprivoiser une âme sœur, d’échanger quelques mots timides avant d’être rassurés et prolixes. Certes, parfois, au milieu des flots de paroles, tu comprendras pourquoi les anciens prétendaient que le silence est d’or. Mais que veux-tu, l’existence n’est pas un long fleuve tranquille. Souvent, il sort de son lit, pour rendre visite aux terres les noyant sous des eaux boueuses. Toutefois, après l’orage, et comme pour s’excuser, il abandonne des alluvions pour enrichir les sols. Il en est de même pour les mots. Ils laissent dans nos esprits quelques éléments qui manquaient à nos connaissances, faisant que nous avions de la difficulté à grandir. Certes, dehors, tu réaliseras vite que tout ce qui brille n’est pas forcément de l’or. Il te faudra apprendre à reconnaître le vrai du faux, ainsi que les pièges des cris de bienvenue. Le monde n’est pas peuplé que de tendresse. Les batailles y sont permanentes, car d’aucuns prétendent que la place au soleil est chère. Mais ce n’est pas une raison pour voler celle des autres. Le jour est fait pour que nous le traversions à l’allure qui nous convient. Certains sont pressés ; ne représente pas un obstacle pour eux. Pour te consoler, sache que la nuit ne vient pas plus tôt pour eux, mais que la vitesse à laquelle ils t’ont dépassé a fait qu’elle les a privés de ton sourire.

    La lumière, chère enfant, n’est pas un leurre. Elle est la source de la vie. Sans elle, rien de ce que tu aimes ne se réaliserait. Elle est à la fois le berceau de l’espérance et l’antichambre des rêves. Chaque pas que nous faisons quand nous la pénétrons repousse l’horizon, comme pour nous signifier que le chemin qui se déroule devant nous sera long. Il t’appartient de faire que ta route douce à ton pied, de l’embellir si elle te paraît terne, plantant sur les bas côtés aussi souvent qu’il te sera possible, des fleurs pour la rendre lumineuse et plus agréable.

    Je sais, tu penses que ce sont là des mots qui, comme l’arbre cache la forêt. C’est vrai, quand on peint un tableau, on est toujours tenté d’augmenter les nuances pour dissimuler que dans le paysage que nous avons sous les yeux, des drames s’y déroulent. Il appartiendra alors, à ceux qui découvriront l’œuvre, de reconnaître en chaque perle de rosée, les larmes de celui qui traduisit ses émotions, à l’instant où il vit que le faucon, d’un vol rapide et meurtrier, venait de ravir l’oisillon à ses parents.

    Voilà, mon enfant, une petite leçon de vie qui ne veut être qu’une simple invitation à la pénétrer. Cependant, pour connaître le bonheur, il est dans ton intérêt de toujours marcher vers la lumière, et rechercher l’ombre juste le temps nécessaire à reprendre ta respiration.

    Amazone. Solitude. Copyright 00061340-1

     

     

     

     


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