• LE TEMPS DE LA TOUSSAINT

    – Voici donc venu le temps de la Toussaint qui installe dans le cœur des hommes, comme un signal de détresse. C’est comme si elle était la porte ouverte à la nostalgie d’une vie qui va s’amenuisant.

    En nos esprits, cette époque qui correspond à celle du deuil, nous y associons tout ce que nous avons perdu ; qu’elles soient des personnes, des biens ou seulement des espoirs. L’année, d’abord, qui ne tint pas ses promesses, même si au fil des jours elle s’inventait des excuses. Ce temps nous semble réellement différent de tous les autres que compte l’année, car il nous rappelle qu’il est la dernière page qu’il nous reste à écrire, d’une histoire qui déplore qu’elle ne pût elle-même en maîtriser le fil. Elle n’est pas sans savoir que les mots pour décrire le bonheur sont nombreux, et elle se demande souvent pourquoi nous en utilisons aussi peu pour le glorifier, à défaut de pouvoir le faire vivre.

    Ces jours, dont nous regrettons qu’ils soient toujours d’une grande tristesse, impriment en nous la mélancolie.

    Nous ne sommes pas sans reconnaître que La Toussaint nous invite à aller par les chemins qui conduisent vers les lieux où reposent pour l’éternité ceux qui furent nos parents, nos amis, nos enfants et que ce lieu n’est rien d’autre que l’antichambre du paradis ; enfin, l’espérons-nous de toutes nos forces ?

    Certes, pour rendre visite et assurer nos chers disparus que nous pensons sans cesse à eux, il n’est pas qu’une occasion dans l’année. Mais celle-ci, en particulier, est la seule qui nous dise explicitement qu’en cette commémoration c’est la vie qui converge vers la mort. Malgré la puissance de celle-ci, nous conservons en nous les meilleurs souvenirs, les plus belles images, ainsi que les paroles inoubliables, bien que parfois, l’on essaie de nous laisser croire qu’elles s’envolent à la première brise légère.

    Comme si, dans l’esprit de ceux qui associèrent ce jour au suivant, ils avaient voulu nous faire comprendre qu’il n’y avait qu’un pas à franchir pour passer d’un monde à son voisin. Aujourd’hui, nous sommes, demain, peut-être plus... Pour exorciser les mauvaises idées qui pourraient nous assaillir ce jour-là, nous rendons visite à nos défunts pour les assurer qu’ils sont toujours parmi nous et en toutes occasions. Je sais ; quels que puissent être les suppliques, ou les liens qui unissent les vivants et les morts, en notre âme et nos cœurs, réside une constatation évidente. La Toussaint est le reflet d’un corridor qui conduit un jour de fête à son lendemain dans lequel ne seront présents que ceux qui sont en mesure de prier. C’est alors que tournant le dos au cimetière, nous prenons conscience qu’il n’est pas le seul responsable de la peine qui nous envahit. D’ailleurs, comme pour mieux nous le faire comprendre à défaut de nous le faire admettre, le ciel, généralement se joint au morne cortège qui déambule vers l’aboutissement d’une année. Nous avons presque envie d’écrire en grandes lettres rouges sur un fond noir et blanc que cette époque marque la fin de tout ! L’automne s’est approprié une partie du règne de l’été qui lui, n’avait pas attendu que les rameaux soient défleuris pour s’installer à la place du printemps. C’est tout juste si le temps lui-même ne nous a pas crié de nous hâter et de ne pas musarder en chemin.

    C’est alors que nous avons allongé notre pas, comme on nous l’avait conseillé. C’est à l’instant où nous franchissons la porte du cimetière, que nous réalisons enfin que rien ne pressait vraiment pour arriver là ; il nous suffisait de vivre pleinement les instants précieux de la vie comme ils se présentaient ! Si l’on avale la bouchée d’un mets particulièrement succulent sans même prendre la peine de la mâcher, à quel moment reconnaîtrions-nous la délicatesse des ingrédients qui le compose ? Comment notre mémoire gustative pourrait-elle se souvenir d’une saveur qu’elle ne dégusta jamais ?

    Ce temps de la Toussaint, c’est aussi ce message qu’il voudrait nous faire comprendre. Quand on a la chance d’avoir une famille et des amis, nous ne devrions jamais perdre une occasion pour leur dire que nous les aimons, et combien la réalité nous semblerait désuète, sans leur présence et leurs sourires . On prétend qu’une plante, une fleur, un arbre et même un livre embellissent l’existence. Mais que seraient nos jours sans la tendresse de ceux que nous adorons et qui nous le rendent bien ? Notre vie serait-elle meilleure si elle ressemblait à un désert ?

    Pour ne pas déroger à la tradition puisque nous sommes à la Toussaint, je ne laisserai pas s’enfuir ce jour, sans vous le dédier. Bonne fête à tous.

    Amazone. Solitude. Copyright N° 00061340-1

     

     

     


  • Commentaires

    1
    Mercredi 1er Novembre 2017 à 21:42

       Bonjour  René  ..  Voila  je  suis  mieux  , le  triste  mois  d'octobre  est  terminé   , Novembre  nous  invite  a  préparer  les  festivités   de  Noël  et  de  la  fin  de  l’année ..Pas  de  tour  au  cimetière  pour nous ,Jacques  nous  a  quitté  le  13 octobre 016 , le 30 c’était son  anniversaire , ces  cendres  sont  toujours  avec  nous  malgré  que  tout  soit  signer et  payer au  columbarium derrière  l’église  mais  je  n'ai  pas  eut  le  courage de  le  laisser  partir  une  seconde  fois  derrière  l’église , l'endroit  ou  il  refusait  d’être  .. alors  Jacques  restera  parmi  nous  durant  les  fêtes  de  fin  d’année ..Nous  serons  donc  tous  réunit  pour  célébrer  2018  et  qui  sait  ..il  sera  peut-etre  de  bons  conseils  ... Je  n'aime  pas  les  cimetières  et  Jacques  aimait  la  musique  classique  que  je  garde  en  sourdine  dans  ma  maison ..Voila  Cher  ami  lointain  ma  réponse  a  ton  billet  . 
    J’espère  que  tu  ne  seras  pas  fâché  de  ma  réponse  et comme  je  t'estime  beaucoup  j'aimerai  que  tu  me  rassures ..  Je  reviendrai plus  régulièrement  sur  mon  blog  pour  vous  raconter  notre  séjour  en  montagne .. Je  pense  que  tu  passeras  peut-etre  si  tu  as  le  temps ..  Allez  Bonne  semaine  ....A  bientot  René  ..
     Amitié  des  US  ..
        Bisous  a  partager ..
    Nicole    

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