• Ouvrons notre maison

    – Si depuis l’aube du premier jour nous pouvons contempler l’univers, chercher à travers les nuages qui nous font des signes en passant, c’est parce que le ciel, en aucun endroit, n’a de mur aveugle ou de porte trop étroite. Sans retenue aucune, il nous offre généreusement ce qu’il possède de plus beau, nous prouvant qu’il ne conserve jamais par-devers lui, aucun secret. Il nous invite même à ne plus perdre de temps, et aller le découvrir, et, pourquoi pas, le conquérir. Les étoiles qui scintillent en son solstice depuis des vies, ses mystères et ses planètes lointaines, ses couleurs et ses lueurs changeantes, il semble nous crier que tout cela nous appartient et il le tient à notre disposition. Je devine que vous allez me dire qu’il y a déjà longtemps que nous investissons et explorons l’espace, et que des hommes ont marché dans les rêves des enfants sans aucune précaution. Mais sommes-nous certains de chercher dans la bonne direction ? Alors si nous prenons du plaisir à admirer ce qui est grand, pourquoi faire de si petites ouvertures à nos constructions de toutes natures ? Sommes-nous donc arrivés à ce point de notre existence que nous craignons les blessures des regards indiscrets des passants ? Avons-nous peur qu’on nous subtilise notre bien le plus précieux ? Mais, ce trésor, nul ne le détient en propre ; il est identique pour tous, même s’il nous apparaît différent d’un individu à un autre.

    Ce bien que nous possédons en commun n’est qu’une belle page d’histoire que l’existence nous offre sans retenue, la vie, à qui nous réclamons chaque matin nos petits bonheurs tout au long de notre existence. Pourquoi craindre de laisser rentrer la réalité dans nos demeures ? Que je sache, personne d’un sourire ou d’un regard n’a éteint la flamme vacillante d’une bougie ! Retranché derrière nos fenêtres trop exiguës, le monde n’apparaît-il pas trop petit, lointain et inaccessible ? À toujours fixer droit devant nous l’horizon qui ne change jamais, comment pourrions-nous venir en aide à ceux qui sont au bord du chemin, essoufflés, doutant chaque jour davantage du lendemain et qui nous tendent la main  pour que nous les sauvions ? Vivre dans l’ombre, est-ce bien là, notre seule raison d’exister, sans lumière, sans considération et sans amour ? Pourtant, la plus belle des fleurs ne saurait s’épanouir dans les ténèbres, alors pourquoi laisser nos pensées les plus nobles s’ennuyer dans l’obscurité ?

    Je crois que le moment est venu de changer notre regard sur ce monde qui nous entoure, même si parfois il nous fait peur comme s’il était un précipice qui ne comporterait pas de garde-fous. À nos outils ; et laissons notre imagination faire le nécessaire. Ne perdons plus de temps et élargissons nos portes et nos fenêtres ; faisons comprendre à ceux qui nous aiment, combien ils ont raison de nous confier leur sincère amitié. N’ayons point de crainte à leur montrer que notre cœur est illuminé, qu’il est grand et magnifique et qu’il leur appartient autant qu’à nous même.

    En retour, leurs sourires et leur reconnaissance seront les récompenses de leurs présences à nos côtés. Remercions-les de leur générosité. Ne sont-ils pas beaux et bons, comme les fruits dorés aux rayons d’un soleil chaleureux ? Les regards heureux pénétrants nos maisons ne ressemblent-ils pas à l’eau claire et pure, qui paraît aux pieds des monts ?

    Puisque l’univers est si vaste, ouvrons-lui toutes grandes nos portes et fenêtres pour qu’il s’engouffre sans hésiter jusqu’au moindre recoin de notre demeure, afin que nulle nébulosité ne s’installe insidieusement dans l’intention d’y créer la tourmente.

    Nous serons heureux alors d’avoir auprès de nous ceux que l’on aime, et nous regretterons seulement de n’avoir que deux bras à passer autour des dizaines de cous qui se pencheront vers nous, ainsi que deux mains, pour serrer celles qui se tendront, avec, élégamment offert dans le creux, leur cœur, battant la chamade, venant à la rencontre du nôtre.

    Amazone. Solitude. Copyright N° 00048010-1

     

     

     


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