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UN JOUR, LE PRINCE VIENDRA
– Alors, ma Simonette, ainsi tu as trouvé ton bel amour ? Que t’a-t-il dit ou fait pour faire une brèche dans cette armure que je pensais qu’elle ne serait jamais mise à mal ? Tiens, mieux, je te comparais à une forteresse qui ne serait jamais vaincue, et au lieu de cela, voilà qu’elle s’effondre !
– Doucement, Bertille ; je suis loin d’être renversée. Il n’en est qu’à la pose de la première échelle.
– Tu es à m’expliquer que tu le regardes gravir les barreaux sans réagir, ou t’apprêtes-tu à lui verser une marmite d’huile bouillante sur la tête ?
– Non, je ne suis pas méchante à ce point. Je te dis par des images où nous en sommes. Il est vrai que je ne vais pas le laisser prendre des risques inutiles. Je vais certainement abaisser le pont-levis afin qu’il devine qu’il n’est pas mon ennemi.
– Tu me le présenteras ?
– Celui-ci, je ne sais pas. Je n’oublie pas que tu essaies toujours à me voler mes prétendants. D’ailleurs, je ne comprends pas que tu ne les cherches pas toi-même, sans vouloir dérober ceux de tes amies. Pourtant, tu as tous les atouts dans ta manche pour faire mettre tous les hommes à tes pieds, mais tu ne les utilises pas. De quoi as-tu donc peur ?
– Je ne désire pas encore franchir le pas, voilà la vérité. C’est tellement sérieux, de décider de passer une vie avec quelqu’un !
– Dame ! Adieu la liberté ! D’ailleurs, nos parents sont des exemples pour nous. Les vois-tu aller au bal l’un sans l’autre ?
– Simonette, tu oublies trop rapidement qu’ils ont des enfants, et que pendant que la mère les élève, le père a du temps à consacrer aux bergères !
– Que me racontes-tu là, Bertille ? Tu cherches à me dire que des hommes du village ou de plus loin ont des aventures avec les filles ou les femmes de chez nous ?
– Tu m’étonneras toujours ma pauvre amie. Tu t’imagines que je crois que tu ne sais rien ? Certains ne se cachent pas beaucoup, pourtant. Tiens, promets-moi de ne pas le répéter. J’en connais un qui ne s’en prive pas.
– Qui donc ?
– Laisse-moi finir, voyons. Il s’agit de notre voisin. On dirait qu’il voudrait s’approprier toutes les dames des environs. Je pense que pour lui la chasse est ouverte toute l’année, et que le gibier n’est destiné qu’à lui.
– En effet, il me semble avoir entendu quelque chose comme cela, mais je ne savais pas si je pouvais accorder du crédit à ces ragots. Il se raconte tant de choses sorties de leur imagination, et qui plus est, sont souvent méchantes et sans fondement. Il y a des gens qui ne parlent que pour le plaisir de médire.
– D’autres répandent le mal, car ils sont jaloux. Ils voudraient mettre leur nez là où d’autres posent leurs pieds.
– Peut-être pensent-ils qu’ils récupéreraient des miettes du gâteau, si par malchance il en venait à tomber.
– Bon ; mais tout cela ne me renseigne pas sur la personne qui a l’intention de faucher la fleur avant qu’elle ne soit complètement éclose sous le soleil. Il est du village ? Où l’as-tu déniché ?
– Parfois, tu es têtue, ma chère Bertille. Mais si cela peut calmer ton impatience, j’accepte de te révéler que je l’ai découvert quand nous sommes allées à la ville, avec ma mère. Il est propriétaire d’un beau magasin de lingerie. Nous avons échangé quelques paroles et depuis, il vient quelques fois, le soir, à ma rencontre. Mais en dehors du bourg, afin que les gens ne jasent pas.
– Eh bien ! Tu m’en diras tant ! Je comprends maintenant pourquoi si souvent je ne te vois pas comme par le passé ! Mais explique-moi ; comment ferez-vous cet hiver ? Tu n’auras plus d’excuses pour sortir ?
– Si tout va bien, d’ici là, nous serons fiancés. Alors nous n’aurons plus besoin de nous cacher. Il viendra à la maison, tout simplement. Si nos parents ne s’y opposent pas, nous aimerions nous marier au printemps.
– Et moi, je perdrai mon amie, car j’imagine que tu iras vivre chez lui, au milieu de la lingerie. J’espère pour toi qu’il ne s’éprend pas de toutes les clientes, sinon, tu n’as pas fini de souffrir ! Lui à papillonner autour des demoiselles, et toi à pousser des soupirs !
– Ce n’est pas gentil ce que tu me dis, Bertille, mais je ne t’en veux pas. Je devine que pour toi un prince est en route et que très vite vous allez vous rencontrer. À moins que cela soit déjà le cas et que tu gardes l’information par-devers toi ! Tu sais, ce qui serait beau ? C’est que nous nous marions le même jour ! Les princes et leurs épouses devant l’autel, et la cour remplissant l’église !
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Commentaires
Bonjour,
ayant eu la visite d'Eymeraude sur mon blog, j'ai retrouver le chemin de votre blog..
Toutes mes amitiés
Bonjour,
j'a retrouvé ton lien dans mes coms et venais te faire une visite amicale, mais tu ne publie plus depuis pas mal de temps. J'espère que c'est par manque de temps et que pour toi tout va bien.
Je suis Renée anciennement du blog errances-ici-ailleurs tu te souviens j'étais immigrée au kenya puis au Sénégal. Depuis je suis rentrée en Suisse, (en 2013)....Donne des nouvelles ça me ferias bien plaisirs. Amitiés. Renée
bonjour mon amie
░░▄▀▀▄▄▄▀▀▄░░ ~ C'est avec le coeur
░█░▄██▄██▄░█░ ~ Plein d'affection et d'amitié
░▀▄▀█████▀▄▀░ ~ Que je viens te souhaiter
░░░▀▄▀█▀▄▀░░░ ~ Une splendide journée
░░░░░▀▄▀░░░░░ ton amie nicole gros ~ Bisous8
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Bonjour René ami lointain ..
Quelques problèmes de santé me tiennent loin de mon PC , mais je ne t'oublie pas . .Comment allez vous mes amis ? Tu as su capter une belle amitié entre ces deux jeunes femmes ..Si leur mariage se célèbre le même jour il consolidera leur sincère affection .Je reviendrai sur tes pages retrouver tes jolis textes que j'aime beaucoup lire ..A bientot René ...Je te souhaite une bonne semaine ..
Avec mon amitié je t'envoie de gros bisous ..
Nicole ..