• Au jardin des rêves

     

    Au jardin des rêves

    Je devine déjà certaines réflexions, à l’instant où vous découvrirez la photo.

    Oh ! Vous n’aurez pas tout à fait tort ! Mais comme moi, vous savez qu’en certains lieux de notre belle planète, les saisons s’opposent. Quand il fait beau quelque part, à n’en pas douter, en d’autres lieux le mauvais temps est déjà en place au bout du chemin et n’attend plus que la bise glaciale le pousse jusque dans nos villes et nos villages.

    Je vous rassure, cela ne se produit pas chez nous. De mémoire de caïmans, on n’a jamais vu le moindre flocon de neige virevolter dans les airs, hésitant, se rendant compte que sa place n’est pas en notre forêt.

    Pour en revenir à mon propos, je sais que les couleurs de la photo sont davantage celles du renouveau que celles qui annoncent le déclin d’une saison lasse et désabusée.

    Mais je me permets de vous dire qu’après tout, qu’est-ce qui nous empêche d’imaginer que la belle saison n’est pas qu’une étape et que pour une fois, dame nature a très envie de nous offrir un cadeau merveilleux dont elle est la seule à posséder le secret quant à sa confection ?

    Nous désirons tant de temps en temps conserver au fond de nos yeux quelques images qui embellissent la vie et parviennent à rendre les cœurs heureux !

    Il est parfois des jours sombres qui attendent sur le seuil de nos demeures que les souvenirs d’un printemps généreux apparaissent au balcon de notre esprit.

    Afin de lutter contre la morosité de la grisaille, tout au long de l’été nous devrions laisser nos portes et fenêtres grandes ouvertes comme si nous invitions les rayons du soleil avant qu’ils ne vieillissent. D’ailleurs, lorsqu’ils lèchent les carreaux des fenêtres, ne serait-ce pas l’hospitalité qu’ils nous réclament ?

    Ils veulent nous expliquer que si nous les laissions entrer, ils se montreraient discrets, choisissant un coin discret près de la cheminée. Ils savent très bien que des rayons appartenant à un soleil qui ne réchauffe plus la Terre deviennent inutiles et sont régulièrement sujets aux critiques, allant jusqu’à générer de la haine.

    Comme nos caractères ne sont jamais très éloignés des phénomènes météorologiques, quand le temps des frimas nous assaille appelant les larmes, pourquoi ne nous imaginerions-nous pas qu’à travers chacune, les couleurs des saisons ont déposé les tableaux de la nature qui se sont transformés en autant de joyaux étincelants ? Nous traversons le temps à vive allure, sans jamais prendre celui qui nous permettrait d’apprécier l’espace alentour de nos maisons, de nos villes et de nos campagnes. Si nous accordions un autre regard à notre environnement, nous comprendrions qu’il fleure bon la joie de vivre et que ses couleurs ne sont rien d’autre que des invitations à les pénétrer et les déchiffrer avant de les remiser dans notre grand livre des souvenirs.

    Elles iraient rejoindre sur la pointe des pétales des plus belles fleurs, les boutons d’or de notre enfance, nos premiers cadeaux éclatants destinés aux mamans.

    En chacun de nous, s’il y a en première place le livre magique de la vie, il n’est pas le seul, même s’il occupe la meilleure place.

    Il se trouve aussi un autre ouvrage extraordinaire.

    C’est celui de l’herbier immortel entre les pages duquel chaque espèce a gardé son éclat du premier jour, alors que déjà, le velours des pensées caressait nos regards.

    Je ne me lasserai jamais d’admirer encore et toujours les jardins magnifiques qui illuminent notre pauvre monde malade sans parvenir à le guérir vraiment, alors que les fragrances et les couleurs emmêlées font un énorme bouquet ressemblant aux immortelles, qui, en nos esprits, jamais ne se fanent.

    Pourquoi ne nous pencherions-nous pas au-dessus de l’onde à peine frémissante, sur la surface de laquelle, à travers les fines rides ressemblant à des sourires nous invitant à espérer des lendemains plus radieux, nous verrions s’enfuir le ciel d’automne, entraînant à sa suite une année qui s’essouffle ?

    Nous aimerions alors qu’en ce décor de rêve rien ne change, sinon pour apporter plus de douceur dans le cœur des hommes qui doutent, et à pas lents, afin de ne pas troubler l’instant magique, nous nous dirigerions vers la passerelle.

    Nous devinons alors qu’elle n’est pas déposée en ce lieu tout à fait par hasard. Elle nous attend pour nous faire enjamber le temps et nous conduire de l’autre côté du jour, où je suis sûr maintenant, le bonheur nous attend en compagnie de nouveaux amis qui nous attendent les mains tendues.

    Vous le constatez, la beauté et la délicatesse de la nature, même quand elle est dirigée par la main de l’homme fait poète pour l’occasion, ne cesseront jamais de m’éblouir.

    Je l’avoue, je suis faible. Mais dans ces instants je ne fais rien pour résister à la tentation et je me laisse entraîner avec plaisir dans un rêve dont je sais, qu’il occupera ma nuit.

     

    Amazone. Solitude. Copyright N°  00048010 

     

     


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