• Cette beauté Intrigante

    — Nous entendons souvent dire que nulle beauté ne saurait être plus éclatante que celle qui est enfouie au fond de nous.

    Si tant de personnes l’affirment, c’est sans doute la vérité, me plut-il de croire, car elle arrange tout le monde. Cela signifie que nous avons encore bien des qualités en réserve et que rien n’est jamais désespéré ! Mais ce n’est pas qu’un aspect physique. La beauté n’est pas un élément qui serait seul à se morfondre au plus profond de nous. Mille autres vertus se trouvent à ses côtés et il appartient à celui ou celle qui nous courtise de les découvrir, sans toutefois ne jamais les mettre au grand jour. Ce n’est pas par hasard que le meilleur est si bien caché. De cette façon singulière, les valeurs dissimulées près de notre cœur auquel elles désirent ressembler sont à l’abri des envieux, des rayons brûlants qui pourraient les altérer et des évènements extérieurs qui ne manqueraient pas de les éroder. 

    Il faut comprendre qu’il n’est pas que nos semblables qui sont avides de découvrir ce que nous protégeons avec tant de soins des indiscrétions. C’est que le temps n’est pas en reste quand il s’agit de s’approprier les biens des hommes dont il jalouse les secrets. Il se désole de n’avoir aucune prise sur eux ; même en s’acharnant désespérément sur leurs personnes, il n’entame que l’enveloppe sans pouvoir en venir à bout ni mettre au grand jour les désirs et ses convoitises ; pas davantage que notre esprit il use, que nous le voulions nous-mêmes.

    Ainsi, échappant aux regards moqueurs ou inquisiteurs, nos pensées sont encordées à des fils invisibles afin qu’elles ne s’égarent pas à l’instant où elles décident de partir à la recherche des autres qualités qui font de nous ce que nous sommes réellement. En somme, nous ressemblons à cette fleur qui ne cessa jamais de tourmenter les poètes dès l’aube où une main la créa ; la rose !

    Lorsque nous la prenons délicatement entre nos doigts et que nous la portons près de notre nez, son parfum nous enivre et nous séduit. Nous caressons la corolle comme si elle était la seule responsable de ce bonheur éphémère. Mais cette fragrance n’est pas le fruit des pétales. Elles sont le produit de la mémoire du végétal qui se fit jour dans le creuset où la vie prit naissance. Ce n’est que plus tard que l’odeur s’installe dans le cœur de la fleur que défend le calice à la façon qu’avaient les remparts de protéger les cités antiques.

    Chez nous, il en est de même. Les sourires qui se dessinent sur nos visages voient leurs traits esquissés depuis les profondeurs de notre cœur, et pourtant ils illuminent nos frimousses avec la même puissance que tous les rayons du soleil.

    Avant de persuader nos lèvres à prononcer les mots les plus doux, ce sont nos pensées qui les ont élaborées dans le plus grand secret et quand le désir nous tenaille de prendre la main de l’aimé (e) c’est qu’un sentiment puissant et invisible nous le commande. Il ne peut plus nous échapper que tout ce qui brille à la lumière a pris naissance dans le cœur même des ténèbres. C’est ainsi que nous apprécions à juste titre l’éclat du soleil jouant dans les brumes matinales, alors que pour lui donner une plus grande valeur, le jour s’attarde encore dans les ramures des arbres.

    Sachant notre beauté enfouie au plus profond de nos êtres, la vie nous offre la sienne afin que nous la caressions de nos regards. Quel délice à l’instant où elle devient mélodie, nous murmurant que nous ne pouvions garder pour nous ce que nos amis désirent, parce que si les yeux sont agréables à regarder, il ne fait aucun doute, que le plaisir est immense quand on y découvre les secrets que nous tenions cachés !  Ce qui est beau et bon en nous n’est pas destiné à notre propre satisfaction, mais pour être offert à tous ceux qui en font la demande. Que serait la perle de rosée sans l’éclat du rayon lumineux qui la transperce et qu’elle garde prisonnier pour nous faire croire que ce n’est qu’à notre intention qu’elle a revêtu sa plus délicate robe de velours, incrustée de mille diamants aux couleurs de l’arc-en-ciel ?

    Alors qu’elle brille, suspendue au rameau, l’alizé, prudemment, la contourne afin que sa beauté reste imprimée plus longtemps dans la douceur du jour ; jusqu’à l’instant où une main fine et délicate vienne la recueillir pour la déposer sur le cœur de celle que l’on aime.

    Amazone. Solitude. Copyright n° 00061340

     

     

     


  • Commentaires

    1
    Jeudi 1er Juin 2017 à 04:44

         Coucou  Cher  René ..
    Qu'est ce  que  la  beauté ? un sentiment , un plaisir , une émotion  ?  Comme  le  temps  la  beauté  est  un  mystère ..Un  visage  est  beau  mais  pas  pour  tous ..une  musique  plaît  mais  pas  a  tous ..  Pourquoi  trouvons  nous  si  beau  un  couche  de  soleil ?  Peut-être  parce qu'il  nous  enrichit , nous  élève  et  nous  transporte  ailleurs ..Il  n'est  pas  tout  a  fait  sur  que  la  beauté  suffise  a  sauver  le  monde  de  la  folie  des  hommes et  de  leur  génie . Elle  le  rend  en  tout  cas  supportable  ,  elle  va  même  jusqu’à  le  changer  en  bonheur ..
     Oups  je  ne  suis  pas  aussi  romantique  que  toi ..
    A  bientot  René  .. Amitié  des  US ..
    Nicole ..

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