• Hommage aux martyrs

    – En ces temps où la planète vacille, comment ne pas évoquer certaines régions du monde qui oppressent toujours les hommes pour l’unique raison que dans leur cœur un vent de liberté avait soudainement soufflé ? Enferme-t-on le printemps lorsqu’il nous apporte un air tiède, prélude à la résurrection ? Emprisonne-t-on la fleur parce que sous un ciel gris elle est la seule qui sache mettre une couleur en lieu et place du soleil, honteux, préférant s’abstenir de briller, pour ne pas embellir une dictature ?

    Comment peut-on imaginer que de nos jours, la terre porte des dirigeants tyranniques qui rêvent d’aller supprimer l’horizon afin que les regards des prisonniers ne le recherchent plus pour s’enfuir derrière sa ligne ? Car, dans l’esprit dérangé de ces gens autoritaires, poser les yeux sur cette ligne imaginaire est déjà un acte de révolte, une tentative d’évasion en espérant retrouver des jours meilleurs.

    Ô ! Toi, le temps qui traverse les pensées et nourrit l’âme des tyrans suspend un moment ton souffle, et permet que s’ouvrent les prisons. Il en est dans lesquelles des vies se sont éteintes, à la manière dont on le fait de la flamme d’une bougie, entre les doigts ou sous l’étouffoir.

    Aujourd’hui, en pénétrant certaines cellules, on peut encore entendre monter les cris des suppliciés. Leurs douleurs n’attendrissaient aucun bourreau. Mais est-il possible de faire parler un individu qui ne sait rien d’autre que les rudiments des choses de la vie pour permettre à sa famille de survivre ?

    L’odeur de la torture n’a jamais disparu des murs qui laissent toujours couler des larmes acides qui glissent lentement sur les pierres érodées, imprimant pour l’éternité les souffrances des âmes des suppliciés.

    Sur les crépis grossiers et vieillis, des sillons creusés par les ongles nous indiquent qu’ici on a voulu écorcher la vie, on l’a dépouillée pour découvrir où se cachaient les sentiments de l’espoir et de l’amour. Les doigts ont empoigné les barreaux. Des milliers de mains les ont enserrés, et de leurs paumes, l’amertume et les maux ont rongé ces fers qui s’effritent aujourd’hui, hélas, bien trop tard. Ils ont attendu pour s’attendrir que le temps oublie, alors qu’accrochés à eux, des hommes n’en finissaient plus d’agoniser. Il fallut que meurent des milliers d’innocents et que par manque de nouveaux condamnés, les grilles se laissent aller à la dissolution, afin que jamais plus des mains ne viennent les empoigner en les priant de s’écarter et qu’aucun d’entre eux ne puisse révéler au monde entier à quoi ressemble le désespoir.

    Combien d’innocents en avaient rêvé de la liberté investissant ces lieux, se faufilant sous la porte ! Combien de messages d’amour aurait-on voulu lui confier pour qu’elle les dépose sur les rebords des fenêtres et des cœurs ? L’humanité ne saura jamais le nombre de prisonniers tombés en criant son nom ! Sur le sol, on distingue toujours les pas que les martyrs ont imprimés. Les chaînes à leurs pieds n’ayant pas réussi à gommer l’angoisse des reclus.

    L’existence passe, mais s’accroche avec acharnement dans ces lieux de souffrances que l’animal n’oserait même pas montrer à ses petits, démontrant ainsi que sur terre il n’y a que les hommes pour avoir des pensées aussi barbares. N’ont-ils donc pas été nourris au lait maternel pour avoir laissé grandir en eux la cruauté à l’état pur ?

    Les pierres parlent, elles le feront toujours. Il n’est qu’à lire les derniers messages que les jours n’ont pus effacer malgré leur insistance : « à ma mère », ou « à toi, ma bien-aimée », et encore plus loin, « à mes enfants ; qu’ils sachent que je meurs la conscience tranquille ; je n’ai révélé que la vérité ; c’est-à-dire l’attachement viscéral que je portais à ma famille et à mon pays ».

    En pénétrant dans ces geôles de l’oubli, comment ne pas ressentir l’émotion qui nous étouffe ? Comment ne pas crier au monde indifférent qu’on ne peut taire indéfiniment les tourments qui réduisent des innocents en martyrs ?

    Oui, unissons nos voix et nos pensées pour qu’elles pénètrent au fond des geôles des pays de ceux qui torturent leurs frères. Faisons en sorte que sur les mots de nos messages, la liberté voyage et se dépose dans les bras des prisonniers. Dénonçons avec puissance la lente agonie de ces âmes innocentes qui se sacrifient pour que vive le droit dans la sérénité retrouvée.

    Amazone. Solitude. Copyright no 00061340-1

     

     

     


  • Commentaires

    1
    Vendredi 14 Avril 2017 à 07:36

      Oui  il  reste   encore  un  petit  nombre  d'humains  qui  croient  et  garde  l'espoir dans  la  prière ,  mais  ce  petit  nombre  diminue ...Pourquoi ?  De  nos  jours  il  n'y  a que  la  violence  qui  se  dit  être la  plus  forte .. Certain  pense  tout  obtenir  par  la  force  et  la  violence .
    Je  pense  qu'un  jour  l'homme  payera  très  cher  sa  cruauté .. 
    Prenez  soin  de  vous  mes  amis ..Je  ne  vous  oublie  pas ..
    Amitié  des  US ..
    Nicole ..
     

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :