• Le Premier Regard 2/2

     

    Le Premier Regard  2/2

    Il en est ainsi de la première vision qu’eut l’enfant de ses parents, qu’il se crût tombé au milieu d’une famille d’êtres étranges et monstrueux. De toute évidence, il ne prononce aucune parole ; d’ailleurs, en connait-il ? Alors il devient rouge comme si l’air venait à lui manquer et soudain, d’un ange paraissant si fragile, des cris perçants montent en emplissant l’espace. À bien le regarder, on croirait que le pauvre petit à son tour est devenu vieux et que du printemps il a traversé l’automne sans jamais voir aucune autre saison.

    — Je me demande si nous ne l’effrayons pas, demanda le père, prenant conscience de la situation.

    — Mais non, mon ami, d’instinct il devine que nous sommes ses parents !

    — Il n’en demeure pas moins que nous sommes les premiers êtres qu’il découvre et je ne pense pas qu’il s’attendait à voir une princesse et son prince charmant.

    — Quoi qu’il en soit, mon ami, j’ai comme un mauvais pressentiment !

    — C’est-à-dire, demanda le mari ?

    — Je crois que nous venons de faire de l’ombre à son avenir. Si son regard s’était posé sur un bouquet, sans doute serait-il devenu un poète. Ils ont tous commencé ainsi !

    — Et d’après tes suppositions, s’il avait fixé le mur, pour autant, serait-il devenu un maçon ?

    — Tu vois mon pauvre petit ange, dit-elle en s’adressant au bébé ; tu es tout juste arrivé au milieu de nous que déjà tu es le sujet d’innombrables questionnements !

    Pendant que ses parents échafaudaient diverses situations, l’enfant s’agitait et criait, comme s’il essayait de leur faire comprendre qu’il ne comprenait rien à leurs discours.

    Je crois que nous devrions nous retirer sur la pointe des pieds, mon ami. Il me semble que nous avons troublé sa solitude.

    Ils n’avaient pas fait deux pas, que déjà l’enfant se calma avant de retrouver le sommeil.

    Mon amie, prétendit le père, crois-tu qu’entre lui et nous la première fracture générationnelle vient de se creuser ?

    — Je ne saurais te répondre, dit-elle ; si tel est le cas, c’est qu’il est en avance sur son temps ! Apprêtons-nous à souffrir, mon ami !

    — À ce point et pour combien de temps, demanda l’innocent mari ?

    — Toute la vie, mon ami, toute la vie, car l’arbre ne saurait créer des racines qui ne se développent pas en même temps que son bois !

     

     


  • Commentaires

    1
    Dimanche 10 Avril 2016 à 01:09

        Hello  mes  amis  ..
    Et  moi  qui  te  disait  que  j’étais  l'ombre  de  ma  sœur ..
     Comme  chez  les  animaux , l’anxiété  que  dégagent  les  parents
    autour  du  berceau , envoie  sur  le  petit  une  énergie  qui  l’incommode ,
     il  pleure  et  sitôt  qu'ils  s’éloignent  le  bébé  s'assoupit  , le  silence  le  protège , 
      enfin  c'est  ce  que  je  pense , c'est  peut-être   pas  tout  a  fait  ça  , mais  je  crois  beaucoup  en  l’énergie  que  nous  envoyons  autour  de  nous   , elle  peut  être  salutaire  ou  néfaste .
         Bonne  journee  chers  amis  lointains..
     Douce  pensée  des  US ....  

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