• Les pièges de la vie

     Les pièges de la vie

    — De vous à moi nous savons pertinemment que trop souvent hélas, les sourires que la vie nous offre, ne sont que les fruits de notre imaginaire qui veut bien les créer, afin que nous ne croyions pas que notre ciel est désespérément sombre.

    Sans avoir parcouru toutes les routes qui mènent vers les secrets de chaque pays, je peux vous dire que j’ai rarement rencontré des gens qui m’aient confié que leur chemin fut un long et large ruban de velours. Par politesse bien sûr, j’aurais fait mine d’approuver celui qui se serait entêté à me persuader que pour lui ce fut le cas, mais à peine aurait-il tourné les talons, que j’aurais pensé qu’il ne pouvait être sans doute qu’un rêveur et peut-être même un farceur.

    Vous et moi, nous avons suffisamment marché sur nos routes respectives, pour savoir que s’il en existe des ombragées, il y en a qui suffoquent sous l’ardeur d’un soleil impitoyable. D’autres bordent des précipices qui semblent nous rappeler à la prudence lorsque nous les longeons la peur au ventre. Avançant toujours, la récompense nous attend sur un immense plateau, qui, pour se faire pardonner, nous offre un panorama à couper le souffle, nous laissant croire que le paradis n’est pas un songe ; il est là, à portée de nos de mains.

    Je le confirme, il s’en trouve quelques-unes qui longent les vallées au fond desquelles les hommes ont bâti leurs villages comme une invitation adressée au bonheur afin qu’il y séjourne en paix. Mais la réalité est bien là, dès nos premiers pas hésitants. Le chemin ressemble à tout, sauf à un doux ruban accueillant. D’ailleurs, ne fuit-il pas le pied qui ose le défier en se levant si haut que l’on penserait qu’il est la première marche qui conduit vers les sommets ?

    C’est à cet instant que l’on comprend que seul, nous ne parviendrons pas à avancer. Il nous faudra bien accepter la main tendue qui nous invite à nous redresser, qu’elle soit celle d’un parent ou d’un ami.

    Il en sera ainsi tout au long de notre destinée. Tantôt, nous prendrons les mains dirigées vers nous pour nous sortir d’un mauvais pas, tandis que nous tendrons la nôtre en direction de nos amis, les vrais, ceux qui se reconnaissent de loin. L’humilité leur commande de ne jamais se poster en première ligne, car, de ce qu’ils sont ou ce qu’ils font, ils n’en tirent aucune gloire. Tel un phare ces amis nous attirent, comme l’aimant séduisant l’aiguille.

    Nos chemins traversant la vie prennent souvent un malin plaisir à nous compliquer la tâche, comme s’ils cherchaient à nous éprouver. Les lignes droites sont peu nombreuses et souvent trop courtes. À peine, commençons-nous à nous y sentir à l’aise, qu’un premier virage se dessine qui en cache bien d’autres au sortir desquels se dresse toujours un nouveau piège. Toutefois, notre conscience nous commande d’avancer, car notre destinée ne supporte pas que nous musardions en route. Alors, pour nous encourager, elle dresse devant nous une route douce à notre pas qui imprime sa marque afin que l’on sache que cette journée fut celle de la joie, embaumée du matin au soir par les parfums de Dame nature.

    Le temps d’apprécier ces bienfaits, voilà que déjà au loin se profilent d’autres inconvénients. Nous ne devons pas oublier que le miel n’est pas inépuisable. Nous ne pouvons impunément consommer celui de la ruche sans laisser les abeilles repartir vers une prochaine récolte. C’est à cet instant que de nouveaux pièges se précisent, car ils savaient notre méfiance engourdie par le nectar des fleurs. Paradoxalement, nous avons besoin de ses entraves à la bonne marche de notre vie. Elles sont là pour nous obliger à nous dépasser, nous faisant comprendre à leur manière que tout au long de notre parcours, tout est à faire ou à refaire. Rien n’est définitivement acquis. Nous devons anticiper l’avenir si nous ne voulons pas qu’il nous surprenne.

    Chaque pas est une victoire sur nous-mêmes et sur la vie que nous devons fixer en face, avec un regard qui ne saurait tromper.

    Gardons-nous de laisser nos mains derrière le dos ! Elles doivent toujours être prêtes à saisir et écarter les imprévus qui se mettent en travers de nos chemins.

    La richesse de notre existence n’a pas d’égale, sinon la hargne que nous mettrons au service de notre vie, sans jamais relâcher nos efforts pour repousser les tentations d’abandon.

     

     

    Amazone Solitude 


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