• Ombre et lumière

     

    Ombre et lumière- En ma qualité de citoyen du monde, il m’arrive parfois de me laisser emporter par mes sentiments, quand il s’agit d’évoquer un peuple, une région ou un paysage.

    Ceux qui connaissent ce genre d’émoi savent combien ils peuvent aller loin dans les resserrements du cœur, et d’autres encore vous confirmeront qu’ils savent même générer des larmes, telles des voix pures qui soudain à l’oreille vous racontent la vie.

    Ce soir, mes amis, je voudrais vous parler de cette boule qui noue ma gorge, car c’est un peu de ma seconde patrie dont j’aimerais vous entretenir.

    Combien en as-tu donc, allez-vous me demander ?

    Il est vrai que j’en ai plusieurs, car je m’attache facilement et en tous lieux où je suis passé, ce sont des frères et sœurs que j’ai laissés, des gens qui n’ont pas hésité à me confier ce qu’ils avaient de meilleur en eux, je veux parler de leur cœur.

    L’heure choisie n’est pas anodine. Nous arrivons à celle où la journée s’étire pour se libérer des angoisses et des contraintes infligées par les éléments.

    Nous sommes à l’heure où dans la paume de la main, le fil blanc ne se départage pas du fil noir. Entre ombre et lumière, mes amis, c’est un continent qui dérive dans l’indifférence de ses voisins. C’est l’instant où l’on se demande où est passée l’Afrique que nous avons connue, celle de nos pères, de nos griots et de nos poètes, chantant sa grandeur d’âme.

    Dans chaque couplet, à chaque refrain, la ponctuation est faite de sanglots dans la gorge et des larmes dans les yeux.

    Toi, princesse du monde, mère de l’humanité, berceau d’où les premiers rêves se sont envolés vers les étoiles, qu’ont-ils fait de ton histoire ?

    Entre ombre et lumière, je te devine épuisée, assoiffée, abandonnée. J’ai eu le privilège de parcourir tes pistes à en perdre le sens et à chaque détour tu m’as offert des sourires. L’amitié courait au-devant de moi et plus encore, puisque l’amour est le grand frère de la tendresse.

    Toi, la plus belle sombre, mystérieuse et immense, dans ta générosité, tu m’offris tes richesses sans jamais rien demander en échange. Quelle place te font-ils dans ce monde où l’égoïsme et l’hypocrisie sont roi ?

    Désespérément, tu cherches ta place. Aujourd’hui, entre ombre et lumière, tu te meurs doucement, prisonnière de ton immensité sur laquelle la vie parait exsangue.

    Parfois, au hasard des chemins, ils se trouvent des mains tendues, dans lesquelles reposent des armes pour éliminer au plus vite la misère grandissante.

    Entre ombre et lumière, on assassine, on purifie, on affame les ventres. En de nombreux villages, les enfants choisissent cette heure pour se présenter à la vie, s’excusant presque d’arriver trop tard ou trop tôt dans une famille où l’essentiel fait défaut aux plus grands. Ils n’osent lever les yeux vers le ciel le sachant hors de portée et qu’ils n’auront sans doute jamais le temps de rêver qu’un jour ils pourraient lui appartenir.

    J’ai connu l’Afrique alors que les hyènes et les charognards se disputaient les cadavres d’animaux. Aujourd’hui, tels les loups affamés, ils ne suivent plus les troupeaux, mais les hommes qui, la mort dans l’âme, se tournent vers l’exil.

    Ils attendent que les plus faibles tombent pour festoyer sur leurs dépouilles.

    Peuples d’Afrique, qu’a-t-on fait de vous ? Où sont vos rêves ?

    J’ai peut-être une réponse et avec vous j’ai envie de crier : où sont-ils les faiseurs de morale et les pilleurs de trésor ? Sortez de vos cathédrales boursières disposées autour du monde afin qu’aucune richesse ne leur échappe ! Cessez vos spéculations qui décident du droit de vie ou de mort ! Cessez de dessiner des courbes en forme de flèche pour mieux semer le désarroi !

    Un seul indice devrait avoir cours dans ses lieux où la vie se décline en monnaie :

    Celui du bonheur, simple, mais réel.

    Il est une chose qui échappe aux boursicoteurs de tous ordres. La richesse de l’Afrique ne se trouve pas dans son sous-sol aux côtés de l’or ou des diamants et bien d’autres métaux ou produits pétroliers. Le plus beau de ce continent se trouve sans que nous ayons besoin de le chercher.

    Il est à sa surface, où le plus souvent on marche pieds nus pour ne pas la blesser, mais aussi de son cœur en ressentir les battements.

    Entre ombre et lumière, verrons-nous enfin ce dernier signe de détresse qu’elle nous adresse ?

     

    Amazone. Solitude. 


  • Commentaires

    1
    Mardi 12 Juillet 2016 à 09:26

    BONJOUR RENE !

     

    Magnifique plaidoirie pour un Terre en détresse !

    Mais, aujourd'hui, à la lumière de nos puissants médias, rien de ces tortures n'échappe à notre jugement de petit citoyen dorloté !........... On pourrait croire, qu'avant, tout était paradisiaque, qu'il n'y avait ni esclavage, ni massacre ni aucun respect de la nature. Alors que, comme tu le sais, il y avait de l'esclavage entre africains, des massacre rituels des empoisonnement de la nature etc.

    Mais voilà les populations ont des inflations exponentielles et les moyens modernes de nuire ont décuplé. A chaque fois que les répressions se mettent en place, ce sont les prix du trafic qui grimpent et les richesses charognardes qui montent.

    Pour moi, tout est dans l'éducation. Des parents, des enseignants, des politiques et des médias ! Autrement dit, c'est impossible dans notre monde cupide !

    Je pense sincèrement que notre coté nuisible d'être humain nous coûtera très cher, voir notre disparition !

     

    Mais ce n'est QUE mon avis !

     

    Salut Mon ami René et bisous à Josette !

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