• Ultime avertissement

    Ultime avertissement

    — Vous allez me dire que c’est encore un discours qui concerne notre planète, alors que trop peu d’entre nous se soucient de son devenir (comparativement à la population mondiale). Je sais bien que nous en avons parlé, mais au vu de ce qui a été réalisé jusqu’à présent, je pense que nous n’en reparlerons jamais suffisamment.  

    Nos sentiments pour notre terre devraient ressembler à ceux qui nous poussent à préserver l’amour que nous déployons pour protéger l’époux ou l’épouse, l’enfant ou l’ami et encore tous ceux qui dans notre cœur occupent une place importante.

    Notre planète est tellement malade, que les regards et les questions des spécialistes de tous les pays n’y suffiront pas pour la soigner ni même la guérir. Le mal qui la ronge nécessite un effort de chacun d’entre nous pour espérer la sauver.

    Je me demande parfois si nous nous serions mal expliqué que tant de gens n’ont pas compris les messages.

    Quand notre monde ressemblera à une peau de chagrin, il ne sera plus temps d’imaginer des stratagèmes pour enrayer son mal. Le bout de notre route ne sera plus loin, nous serons au pied de l’horizon, terminus d’un si long voyage qui pourtant fut tellement beau !

    Quand, depuis l’espace, nous ne pourrons plus reconnaitre notre planète parmi toutes celles qui occupent l’univers, alors le désastre sera consommé et toutes les larmes des survivants n’y suffiront pas pour soulager le dernier arbrisseau dressant ses maigres rameaux vers un ciel qui n’entendra plus rien.

    Aucune graine ne pourrait germer dans l’amertume des larmes qui ne plaindront que ceux qui les verseront plutôt que de s’apitoyer sur les maux qu’ils ont causés. Il sera temps alors de rendre des comptes. Aucun de nous ne sera épargné ni exempté du châtiment suprême. Il aurait été trop facile de couper les plus belles fleurs et de les laisser dépérir à côté du vase rempli d’eau sans penser que l’on aurait pu recevoir la moindre punition.

    L’heure sera d’autant plus grave que nous n’oserons plus regarder nos enfants dans les yeux au moment de la transmission de l’héritage. Avec quels mots pourrions-nous leur dire que nous avions reçu des nôtres une terre en bon état alors que nous leur transmettons dans un état proche de la stérilité ?

    Nous ne pourrons qu’expliquer en balbutiant que le temps des rêves est bien terminé, ceux des livres de contes, des fées et de leurs princes charmants se sont refermés avant même d’avoir tourné la dernière page des ouvrages merveilleux dans lesquels caracolaient des montures qui parvenaient à frôler les nuages de leurs crinières.

    Nous n’aurons plus à chercher la saison que nous traverserons. Elles seront toutes les mêmes, grises d’abord, avant de s’obscurcir de teintes dont se couvre les ténèbres.

    Le temps des divisions aura sonné la charge. Autour des derniers puits, les survivants se battront pour l’ultime goutte d’une eau polluée et empoisonneuse. Nous aurons investi des fortunes pour ne pas dire les richesses de nos pays dans la recherche et l’élaboration d’armes toujours plus dévastatrices. Nous nous vanterons d’être allés explorer l’espace en piétinant les rêves d’enfants, mais nous aurons assoiffé des peuples refusant d’investir dans des moyens rationnels pour accéder à la première source de vie, l’eau potable.

    Pour assurer l’essentiel de nos besoins, la nature a mis à notre disposition des trésors que nous avons ignorés ; pire, nous les avons méprisés ! Nos ancêtres avaient bien compris eux qu’il ne fallait prélever que l’essentiel si nous voulions que la belle vie dure une éternité. Il ne leur serait jamais venu à l’esprit de supprimer le poteau central du carbet pour faire du feu, au lieu d’aller ramasser le bois mort qui attend patiemment sous la forêt.

    Nous passons notre temps à imaginer de nouveaux maux, nous laissons échapper des virus de nos laboratoires, mais nous sommes incapables d’assurer les lendemains de nos enfants. A-t-on vu une mère jaguar chasser sans rapporter la plus belle part à ses petits ?

    Il est vrai que l’homme est un éternel insatisfait. Il n’est qu’à regarder derrière nous pour nous apercevoir que les millénaires se sont passés à guerroyer pour anéantir les peuples et s’approprier leur pays. Malgré tous ces actes de barbarie, les siècles n’ont pas suffi pour mettre notre planète à genoux. Tout juste a-t-elle subi quelques blessures rapidement refermées. Alors que nous, à peine un siècle aura suffi pour qu’en tous points du globe des signaux d’alerte clignotent, nous prévenant de l’imminence du danger. Pouvons-nous prétendre que nous avons réussi notre passage sur la terre ?

    Un défi nous est lancé. Serons-nous à la hauteur pour le relever, ou devrons-nous réapprendre à prier ?

     

     Amazone Solitude


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