• Une histoire d'anges

    Histoire d'anges


    — Je peux te poser une question, papa ?

    — Autant qu’il te plaira, ma chérie.

    — Je voudrais savoir pourquoi le ciel vient si près de la Terre de temps en temps.

    — C’est sans doute pour permettre aux anges de venir nous rendre visite, mon enfant.

    — Si ce que tu dis est vrai, tu crois que parmi eux maman les accompagnera ?

    — Sans doute, bien chère âme innocente, sans doute ; mais elle ne sera pas seule.

    — Avec qui pourrait-elle bien venir ? Je n’avais qu’une maman !

    — À ton âge, ma chérie, il est encore trop tôt pour que tu comprennes certaines choses. Du jour que le ciel nous envoie, tu en es l’aurore ; du temps il lui faudra pour atteindre le soir et avec lui les ténèbres. Cependant, je puis te dire ma tendre enfant, qu’il arrive souvent aux hommes de cette Terre de s’imaginer qu’ils sont seuls, errant dans la lumière du jour.

    — Si tu me dis ça, c’est que sans doute ce n’est pas vrai ?

    — Tu as raison, les hommes ne sont jamais seuls. Ils l’ignorent où ils font semblant de le sous-estimer, mais quelque part dans l’immensité du ciel, il s’y trouve quelqu’un qui veille sur eux. Sans qu’ils s’en doutent, ils leur prennent la main et ils les aident à traverser la vie.

    — Comme toi lorsque tu me fais traverser la rue ?

    — Oui, c’est un peu cela, chère enfant.

    — Alors, tu vois que je suis plus grande que tu le dis, puisque je te comprends !

    — Certainement, que tu comprends plus de choses que je le suppose, car je devine que ton esprit déjà éveillé, en cachette te raconte des histoires pour te préparer aux choses de la vie.

    — Je ne sais pas ce que tu veux dire, papa ; cependant, à l’instant, nous parlions des anges et de maman qui se trouve en leur compagnie. Pourquoi ne viendrait-elle pas seule ? Et puis, c’est vrai ce que disait mon grand frère, l’autre jour ?

    — Que t’a-t-il dit qui a forcé ton esprit à douter ?

    — Il m’a dit que tous les anges se ressemblent et que s’ils venaient à nous rendre visite, je ne saurais reconnaître notre maman.

    — C’est à la fois vrai et faux, ma chérie.

    — Ou c’est l’un ou c’est l’autre, papa ; c’est à toi de choisir maintenant.

    — Ma chère petite fille, la réponse est vraie en ce qui concerne la tenue des anges, mais elle fausse quand on dit qu’on ne peut reconnaître ceux qui ont appartenu à notre famille.

    — Ils sont habillés autrement, c’est cela ? Si maman vient, je saurai que c’est elle puisqu’elle aura toujours le bel habit rouge qu’elle mettait les dimanches.

    — Non, ma chérie, elle est revêtue de blanc, comme tous les anges !

    — Voyons, ne pleure pas, je ne t’ai pas dit que nous ne la verrions pas ! D’ailleurs pour t’en convaincre, je t’affirme, que de tous, elle sera la seule qui viendra vers nous.

    — J’aime mieux que cela se passe ainsi, papa.

    — Tout à l’heure, je te disais que tous les hommes ont quelqu’un qui veille sur eux, tu te souviens ?

    — Bien sûr que je ne l’ai pas oublié ; même que je me demandais comment tout ce monde peut habiter ensemble. Tu crois qu’ils sont aussi sur la lune et que c’est pour cette raison qu’elle se rapproche parfois si près de la Terre qu’elle pourrait s’y poser ?

    — Ma chérie ; le ciel est vaste, si vaste que nul ne sait où il commence et où il s’arrête. Il faut que tu saches aussi que toutes les personnes ont un ange gardien.

    — Là, je crois que tu fais une erreur, mon papa. Maman n’en avait pas, puisqu’elle est déjà un des leurs !

    — Non, ma chérie, je crois plutôt que c’est nous qui n’en avions pas et que le ciel l’a choisi pour veiller sur nous.

    — Ce n’est pas juste ! Je sais que je ne suis pas grande, mais je crois qu’avec le temps j’aurais pu être assez forte pour veiller sur elle.

    — Hélas ! Ma chère enfant, chacun de nous doit suivre sa destinée et nul ne peut ou ne doit tenter de la détourner. Quant à ce qui est juste ou injuste, tu apprendras plus tard que c’est un débat qui ne sera jamais clos !

    — Dis-moi, mon papa ; je regardais les pas que nous avons laissés derrière nous. Tu crois que maman les voit et qu’elle peut les suivre pour nous retrouver ?

    — Je ne le sais pas, ma chérie. Cependant, je ne crois pas qu’elle viendrait nous rejoindre en suivant ces traces, alors que la lumière est devant nous. C’est donc vers elle que nos regards doivent se tourner.

    — Je suis d’accord, papa, mais avec l’océan qui s’étend devant nous, ne risque-t-elle pas de s’y perdre ?

    — Non, ma chérie, pour les anges l’océan n’est pas un danger. Ils l’utilisent pour envoyer de l’eau à notre vie.

    — Papa, si maman ne vient pas ce soir, pourquoi ne rentrons-nous pas ? Tu crois qu’elle serait fâchée de ne pas nous trouver à son rendez-vous ?

    — Un ange ne se fâche pas, ma chérie. S’il ne te trouve ici, il ira, comme chaque soir veiller sur ton sommeil.

    — Tu crois qu’ils sont capables d’effleurer notre visage, quand on dort ?

    — Je le crois, oui, ils en sont bien capables.

    — Alors je sais que maman nous rend souvent visite ; rentrons, car elle doit être à la maison et elle nous y attend.

    Amazone Solitude.

     

     


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