• Une journée en forêt

    — Les lignes qui suivent s’adressent en particulier à une gentille visiteuse qui eut la bonne idée de devancer mes intentions. En effet, à quoi bon dire que l’on réside sur le seuil de la plus grande forêt du monde, si l’on n’invite pas ses amis à vous suivre sur les sentiers qui vous conduisent au cœur de la vie ? D’autant, que grâce à la technologie moderne, nous pouvons voyager sans pour cela risquer le moindre incident ni la rencontre avec un quelconque habitant des bois ; qu’il soit à quatre pattes comme le puma ou le jaguar, ou plus si c‘est une mygale, à moins que ce soit un rampant.

    Bref, mon but n’est pas de vous effrayer, soyez-en sûrs ! Depuis tant d’années que j’arpente ces lieux, je suis toujours en vie, et si la crainte fut effectivement au rendez-vous certains matins, elle était du côté des animaux qui s’enfuirent à mon approche. Vous l’aurez compris, longtemps avant que je ne pose le pied en Amazonie, les peuples amérindiens l’avaient occupé et sillonné dans tous les sens. En fait, quant à ce qui me concerne, on peut dire que ce fut comme à l’école, je ne fus jamais le premier ! Mais, si vous le voulez bien, revenons à ce dont pourquoi je suis ici. Je vous ai promis une journée ordinaire comme il y en a tant de notre côté ? Alors, suivez-moi ou écoutez pour ceux qui ont des difficultés à marcher en terrain difficile.

    — La nuit semble retenir son souffle, car je n’entends plus le peuple de la forêt s’agiter. L’aurore n’est pas encore en chemin, cependant, les animaux de nuit croisent sur leur chemin ceux qui ne s’accommodent que du jour. Chacun détourne le regard afin de ne pas heurter celui de l’autre et de ce fait déclencher sa colère, pour justifier quelque mauvaise intention. En effet, sous le couvert des grands bois, les résidents sont susceptibles et ont une dent contre tout le monde.

    C’est l’heure, où, dans une maison toute de bois vêtue, un vieil homme ayant perdu le sommeil se lève dans le plus grand silence, enfin, le croyait-il encore à l’instant où il voulut refermer la porte sur lui.

    — Déjà, tu te lèves, prononcent les lèvres de l’épouse encore environnée du dernier rêve ? Tu as donc tant de choses à faire qu’elles ne sauraient attendre une heure de plus ?

    — Ma chérie, dans une heure, précisément il fera jour et je m’en voudrais de ne pas assister à son lever. Il est si différent chaque fois que je me désespère de ne pouvoir le fixer sans erreur sur une toile !

    — Ne plaisante pas, répondit-elle ; il est vraiment de bonne heure !

    — Je sais, ma belle, mais deux choses me tiennent à cœur chaque jour que le ciel nous envoie…

    — N’en dis pas plus, mon ami, je les connais ces choses : ton café et l’aube !

    — Alors, pourquoi me poser des questions ?

    — Parce que je suis comme toi. Chaque jour, j’espère découvrir quelque chose de nouveau !

    — Eh ! Entendez-vous ? Madame espère ! Alors, ma douce, si tu maintiens en vie ton espérance, ne tarde plus. Depuis le temps que nous en parlons, nous pourrions aller explorer la forêt qui s’étend par delà notre rivière et à laquelle nous avions promis que nous lui ferions une visite. Si le terrain est bien celui auquel je pense, je crois que nous n’aurons pas trop de la journée pour effectuer notre déplacement… (À suivre)


  • Commentaires

    1
    Mercredi 24 Février 2016 à 16:10

      

    Bonsoir René, attendons demain pour voir ce que tu as découvert de si bon matin dans ta forêt..

    Bonne fin de journée, bons baisers

    2
    Mercredi 24 Février 2016 à 21:12

    Bonsoir,

    Départ pour l'aventure ... Découverte, rêve, évasion ... Tout ce que l'on a besoin ici en ce moment. Du fin fond de la campagne Normande, j'embarque avec discrétion, si vous le permettez ...

    3
    Jeudi 25 Février 2016 à 12:31

    Bien sûr, chère amie, que nous vous acceptons. Imaginez, en forêt nous ne sommes jamais de trop pour découvrir, commenter et remplir nos poumons des senteurs tropicales. Merci de vous être arrêtée à la lisière. Vous ne devriez plus attendre longtemps pour nous apercevoir. Belle journée, amie de Normandie. Affectueuses pensées.

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