• Une journée en forêt suite 7

     

    — Je ne sais pas qui des trois personnages en présence est le plus étonné. Le regard du paresseux est sans expression ; on pourrait croire qu’il ne nous voit même pas. C’est un bien curieux animal. De toute la forêt il est certainement le plus tranquille, ne cherchant querelle à personne, portant à cause de sa « mollesse » le handicapant, de très nombreux parasites. Il paie un lourd tribut pour avoir le droit de vivre.

    — Tu réfléchis à quoi, lance Josette ? J’ai le sentiment qu’il ne semble pas vouloir communiquer, ni par la parole ni par télépathie ?

    — Tu as raison, ma belle. Cependant, bien qu’étrange, je ne puis m’empêcher de penser que c’est un bel animal, presque attachant !

    — Sans doute, mais au contraire des autres animaux, il n’exprime jamais rien. Sans son aspect « peluche », je crois que la plupart des gens se détourneraient de lui. Et puis, n’oublions pas que du fait du positionnement de ses pattes, il ne peut se débarrasser d’aucun de ses hôtes indésirables !

    Délicatement, je prends le paresseux en lui emprisonnant les pattes et le tire lentement pour l’enlever de ce tronc rempli de longues épines.

    — Tu pourrais m’expliquer ce que tu fais sur ce bois qui de toute façon, ne t’offrirait rien à manger ; sinon qu’engendrer des blessures, véritables portes ouvertes à toutes sortes de mouches ?

    — Tu crois qu’il te comprend, me lance Josette ?

    En l’observant de plus près, des blessures, il en possédait avant de grimper.

    — Nous allons le badigeonner à la Bétadine ; ce n’est pas le produit miracle, mais au moins cela retardera-t-il les infections. Regarde autour de nous s’il ne s’y trouve pas un bois canon. C’est leur arbre de prédilection, avec ses larges feuilles légèrement râpeuses. En tout cas, s’il se trouve par là, c’est qu’il doit y avoir de l’eau dans les environs. N’oublions pas que c’est dans celle-ci qu’il fait ses besoins !

    — Je ne vois pas de bois canon, demande Josette ; on le met au pied d’un arbre lisse ?

    Nous reprîmes notre excursion, en restant attentifs à notre environnement. Sous la haute sylve, le danger pouvant venir de tous les côtés, il faut savoir conserver un œil sur les branches de l’étage inférieur de la forêt et l’autre à l’endroit où le pied se pose. Ainsi, pour éviter les surprises désagréables, n’enjambons-nous pas les troncs couchés sur notre passage, mais après l’avoir frappé avec le coupe-coupe, nous montons dessus avant de rejoindre le sol. On ne sait jamais quel genre de serpent peut se trouver lové de l’autre côté. Donc, par précaution, autant le prévenir de notre arrivée !

    -  Je crois que nous n’allons pas tarder à trouver de l’eau, dit mon épouse, car le terrain commence à descendre et la végétation change !

     

    — C’est surtout qu’elle s’épaissit, maugréa René ! Par contre, plus loin, il y a une étonnante trouée ; je parie que nous allons tomber sur un beau chablis ! (arbre qui s’est effondré, en entraînant avec lui de nombreux innocents) (à suivre)

     


  • Commentaires

    1
    Jeudi 3 Mars 2016 à 10:39

      

    Bonjour René, heureusement que tu étais là pour sauver ce pauvre paresseux..

    Nous avons beau temps sur la côte, il fait 14° ce matin et du soleil..

    Bon jeudi, gros bisous

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