• Voyages et Passions

    Voyages et Passions

    — Sur les pages qui nous unissent, bien souvent nous parlons de voyages. Au fil du temps, nous comprenons qu’il n’est pas toujours utile d’aller bien loin pour donner à nos déplacements un petit air de fête.

    J’ai eu ce privilège de pouvoir me rendre en de nombreux lieux. Je vous rassure tout de suite, j’ai soigneusement évité les grandes métropoles dans lesquelles on n’aperçoit rien qui puisse réellement retenir le passant ordinaire toujours prêt à s’émerveiller.  

    Ce sont les mêmes gens pressés et indifférents qui déambulent dans les rues, se heurtant à d’autres marcheurs aux regards si perçants que personne n’ose s’excuser.

    Le long d’avenues qui semblent ne mener nulle part, les immeubles se succèdent sans se lâcher d’une pierre, comme s’ils craignaient de se perdre. Sur leurs façades, on devine les mêmes rêves qui n’ont jamais abouti et le ciel fait mine de prendre de la hauteur pour ne pas avoir à se poser en pareils lieux.

    Mon plaisir, sans doute particulier, diront quelques-uns, c’était de partir à la rencontre des gens des campagnes ou le plus souvent de la brousse, ceux qui vivent au plus près de la réalité, pour ne pas dire au cœur de l’existence. Chez eux, quand on pousse la porte (s’il en existe une), on a le sentiment que c’est un livre d’histoire qui s’ouvre à nos yeux émerveillés, nous offrant des histoires extraordinaires et des images si belles, que l’on ne fait aucun effort pour les conserver au fond des yeux.

    Empreints de vives émotions, à chaque page, ce sont des coutumes et des traditions qui nous sautent au cou et qui nous invitent à entrer plus profondément dans le cœur des hommes. Nulle découverte n’offre autant de passion qui bute sur chacun des sourires et des regards.

    Afin de savourer nos découvertes, point n’est besoin de s’encombrer de moult bagages. On ne vient pas pour prendre, mais pour donner.

    La plupart du temps, on ne dira rien, occupés que nous serons à découvrir ceux qui nous accueilleront. Il nous sera demandé d’écouter soigneusement afin que notre esprit se souvienne et s’enrichisse. La connaissance des mots nous sera utile, mais au fil du temps, nous nous apercevrons bien vite, que, quelle que soit notre culture, il nous manque toujours ceux qui pourraient décrire un personnage ou une situation avec les termes épousant leurs formes, tel un costume taillé sur mesure.

    Le bagage léger, dis-je, car il nous faut garder les mains libres pour serrer celles qui ne manqueront pas de se tendre.

    Aucun voyage ne peut faire de la place, si minime que ce soit à une quelconque critique. Nous ne partons pas pour juger, mais admettre que les différences contribuent à enrichir le monde. J’ai remarqué au cours de mes pérégrinations que certains voyageurs avaient la mauvaise habitude de transporter leur quotidien avec eux, comme s’ils ne parvenaient pas à se défaire de vieux vêtements pourtant largement dépréciés.

    Ils n’ont pas compris que partir à la rencontre des autres, c’est avant tout, laissé suspendu à une patère, l’enveloppe qui fait que nos jours soient débordants d’aprioris et de frustrations.

    L’habit que nous aurons revêtu devra être assez ample pour y abriter les trésors que nous récolterons au long de notre périple.

    La musique des peuples est aussi riche que leur histoire. Nous ne nous lasserons pas d’écouter les messages qu’elle véhicule sur des airs qui s’envolent pour se métisser dans toutes les contrées du monde. Les refrains et les couplets forment une chaîne invisible autour de la planète de sorte que nous entendions ce que la mélodie veut nous faire comprendre. Elle a tant à nous dire !

    Depuis longtemps, j’ai posé mes bagages. Je ne vous cache pas que je n’ai toujours pas fini de déballer les enseignements que j’ai récoltés par les routes.

    Le voyage qui aujourd’hui ressemble le plus à ceux qui m’ont conduit loin de mes origines est celui que je fais en votre compagnie.

    Ceux qui recherchent de l’or devraient apprendre de vous ; les richesses que vous nous offrez sont tellement supérieures à celles convoitées, car notre regard se pose bien au-delà d’un simple panorama, aussi beau soit-il.

    Pour symboliser le voyage, je n’ai rien trouvé de mieux que de vous présenter le Ravenala, l’arbre du voyageur. Lui aussi a fait le tour du monde en s’adaptant en des milieux que l’on disait hostiles. 

    Pour nous montrer son contentement, bien vite il vous offre un large éventail et la base de ces feuilles, en les perçant, une eau salvatrice vous abreuvera, si dans les environs, aucune source n’offre son onde claire.

    Si vous passez dans la région, dans une entrée, vous ne manquerez sans doute pas les deux qui bordent une allée. Vous êtes chez nous. Vous finirez de remonter le chemin et nous nous retrouverons. Ensemble, mêlant nos souvenirs et nos sourires nous parlerons voyages, puisque vous serez arrivés à votre escale et qu’il sera tant pour les uns et les autres de prendre un repos bien mérité.

     Amazone. Solitude. 


  • Commentaires

    1
    Mercredi 11 Mai 2016 à 19:05

    Coucou  René ..  Tu  vois , je  te  rattrape , cet  arbre  est  magnifique  , on  en  voit  aussi  en  Floride , peut-être  pas  aussi  grand  .Je  ne  savais  pas  que  c’était  l'arbre  du  voyageur ...
      Durant  de  nombreuses  années  nous  avons  trainées  nos  valises  dans  les  grandes  villes , mais  depuis  que  nous  vivons  a  la  campagne , nous  réalisons que  la  nature  est  notre  meilleure  compagne  de  tous  les  jours ..Je  pense  a  ceux  qui  n'ont  pas  la  chance  de  connaitre  ce  bienfait  , indispensable  a  l'existence .   Ici  il  y  a  de  grands  arbres  et  de  grands  espaces  ou  l'homme  serait  le  plus  heureux  , mais  beaucoup  ne   savent  pas qu'ils  existent ... Bonne  semaine  mes  amis ..
      Bien  amicalement  je  pense  a  vous ..
    Nicole  
         
       

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :